REN est insomniaque.
Ajoutez à cela qu’il s’est toujours plu à cultiver une certaine indolence…Alors parfois, couché dans son lit ou dans son divan, REN regarde passer le temps. Les contraintes du quotidien ? Les rappels à l’ordre de l’administration ? Franchement,ce n’est pas son truc. L'essentiel est ailleurs.
En réalité, REN s’avère moins insouciant qu’il n’y paraît. Sa nonchalance, promesse faite à l'enfant qu'il était et entend rester, est aussi une profession de foi, un engagement dans un monde qui file à toute allure. A l'ère du net, du grand débit, où tout s'achète et se vend en quelques clics, REN range son Mac et s'installe dans son hamac...
Avec autant de lucidité que d’humour, REN se moque de ses travers, pointe la frénésie de nos vies modernes, fustige l'avidité et le cynisme des grands de ce monde. Entre la société qui dégueule et l’intimité qui suinte, le propos ne manque pas de malice et distille un zeste d’indignation mâtinée d’autodérision.
Synthèses improbables entre les harmonies libérées de Pink Floyd, le délire désinvolte d’un Nino Ferrer, les mélodies envoûtantes de Gentle Giant et le jazz poétique de Claude Nougaro, les chansons de REN nous parlent, avec humour et ironie, de la vie trop souvent minable d’aujourd’hui. Et si leurs ingrédients ne sont certes pas inédits, c’est leur alliage, fait d’accouplements parfois surprenants, qui sort des sentiers battus et fait à la fois l’originalité et la saveur vintage de cet opus.
REN joue les équilibristes entre les temps modernes et un temps pas si lointain que l’on nommait joliment le temps des cerises, remettant au goût du jour des mots comme engagement, solidarité, fraternité mais aussi imagination, liberté, légèreté.
A bien y regarder, ces morceaux qui détonnent pourraient bien détoner demain.
En attendant, il ne reste qu’à écouter ce premier EP...
Et l’on ne perdra pas son temps !