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JEAN-YVES BARDOUL
Professeur d'écolebuissonnière

Hommemulticarte, Jean-Yves Bardoul, est un personnage. Il aime gagner son temps enle perdant et en redonnant de la valeur aux petites choses.

Onne s'improvise pas du jour au lendemain professeur d'école buissonnière. « Il en faut des études de soi, desCAP d'autodidacte », rigole-t-il. Touche à tout génial etinventif, artiste, animateur de classes vertes, poète, violoniste dans desgroupes locaux, notamment dans les Gardons de R'don, Jean-Yves Bardoul, laquarantaine, habitant de Bains sur Oust, a décidé de vivre sa vie comme ill'entend. Et en la rendant magique si possible.

Capable de détourner n'importe quoi en œuvre d'art, un poireauen clarinette par exemple, il n'aime pourtant pas cette auréole d'artiste quel'on essaye souvent de lui coller. Les étiquettes, ce n'est vraiment pas sontruc. Sa fantaisie à lui, c'est d'être lui. Il dérange et ça l'arrange. Sacaverne d'Ali Baba est remplie d'objets hétéroclites, « en attente de vie ».Il accumule tous ces objets, sans savoir à quoi ils pourront servir, « jusqu'au jour où ça sort »,où il leur trouve une utilité.

Le résultat ?Un « énervoir » à voisins fait demorceaux de tuiles qu'il a suspendu à un arbre et qui sonne le carillon à toutbout de champ. Une boîte à bonbons fabriquée à partir de tapettes à souris. Unviolon « Shell » : « Un simple bidon auquel j'ai rajouté unmanche et des cordes. »

Tous ces objets, « normalement,ça marche », lance l'inventeur facétieux. « Normalement, çamarche »,c'est d'ailleurs le titre d'un spectacle qu'il présente dans la Franceentière... et même à l'étranger, en Belgique, au Québec.

Plus on l'écoute, plus on en vient à s'émerveiller comme lui deces petites choses qui font partie de la vie. Jean-Yves Bardoul a la malicecontagieuse, de l'humour et de la poésie plein ses tiroirs. « Mon immense luxe, c'est de toujours fairece que j'ai envie, sans me prendre au sérieux. J'ai dépassé le stade de« qu'est ce que vont dire les gens », je n'ai pas peur du ridicule. » Non plus de setarir. « Je me surprendsencore moi-même, je suis en état de curiosité constante. »

Comment fait-il ? Simple, son mot préféré est « Ré... création ». « L'école, ça sert à avoir desvacances »,lance-t-il un tantinet provoquant. Plus sérieusement, pour se ressourcer, ilaffectionne « lesballades solitaires en forêt ou dans les marais », côtoieles anciens auprès de qui il redécouvre « les gestes, les paroles qui seperdent ».« S'ennuyer, voilà une activité »

Il ne s'agirait toutefois pas de croire que Jean-Yves Bardoulbulle dans sa bulle. Intermittent du spectacle, il travaille à plein-temps. « Je ne sais rien faire d'autre de toutefaçon »,lâche-t-il en haussant les épaules

« Mes spectacles sont accessibles dèsle plus jeune âge, relativise-t-il. À partir du moment où les enfants ont desoreilles. Libre à chacun d'y puiser ce qu'il veut. »Surtout, « jamais deméchanceté, insiste-t-il. L'important, c'est l'échange avec les gens. »

Il faudrait réapprendre à s'ennuyer, comme le prône ceprofesseur d'école buissonnière. Réapprendre à sécher les cours sur les bancsde la vie. Et s'évader. « S'ennuyer,voilà une activité que l'on ne laisse plus aux gamins. C'est triste. »Ce faiseur de rêves a cette façon bien à lui de vous redonner vos yeuxd'enfants. Il donne. Tout simplement.

Ouest-France Redon CHRISTINE RENAUD Janvier 2008

Jean-Yves Bardoul inventologue et explicologue de renom, il est titulaire des plus prestigieux diplômes des Universités Buissonnières de l 'Ouest. Chez lui, le violon est une seconde nature...et la nature un second violon !

A la seule évocation de son nom, les poireaux se mettent à chanter le bel canto et les pissenlits à cornemuser à l'unisson.

Le passionné de musiques vertes Jean-YvesBardoul, génial bricoleur d'instruments buissonniers, est l'invitéde Voix bretonnes au Château des ducs de Bretagne.

Bientôt le printemps, riche saison pour lavégétation musicienne. Pissenlits dans les champs, branches et feuilles dechâtaigniers en forêt, endives... au supermarché. C'est la cueillette-type dumoment pour le musicien vert Jean-Yves Bardoul. D'un pissenlit, ce bricoleurd'instruments vous extrait le cri du canard ou celui de la vache. Dans labranche de châtaignier, il sculpte un cheval ou façonne le gloussement d'une poule.Imite le cri de la buse en posant un baiser sur une feuille d'endive...

Son cartable d'écolier buissonnier recèleaussi joncs, paille, carottes, coquilles de noix ou cupules de glands, petitstrésors éphémères du printemps ou antiquités datées du début de l'hiver. Quellecuisine nous prépare-t-il pour ce week-end ? «J'en sais fichtre rien ! C'est seulementquand je viens saluer les gens, quand je monte sur scène que le spectacle sedessine. Ça dépend de la respiration des gens. Je suis comme un musicien quiimprovise. »

Mille bêtises à Châteaubriant

Musicien, Jean-Yves Bardoul aime à rappelerqu'il l'est de manière autodidacte. Violoniste. « J'étais gaucher, je voulais jouerde la main gauche. J'ai appris comme ça. » Un talent qu'iléprouve aujourd'hui dans des groupes de musiques bretonne ou cajun. Il estnotamment l'un des vaillants Gardons de R'don.Habitant de La Chapelle-de-Brain, au nord deRedon, Jean-Yves Bardoul est originaire de Châteaubriant.

Gamin,il a fait mille bêtises dans le bois de Tugny,genre vélo sans frein lancé à fond les ballons. Sa trousse d'écolier fut sapremière boîte à outils. « J'ai toujours été un peu bricoleur. Pendant longtemps, je pouvais pasblairer l'école. Je me suis un peu vengé depuis : quand je présente mon spectacledans les écoles, je transforme le bureau de l'instit' en château-fort ou enplanète Mars. Après, les enfants ne voient plus la maîtresse pareille... »

Violoniste, peintre en bâtiment, animateuranimalier, étudiant aux Beaux-arts... Toutes ces expériences ont visiblementmûri son art de conter les histoires, celles collectées auprès des anciens, ousimplement nées de son imagination de grand contemplatif.«En ville ou en pleine forêt, je m'assois quelque part et j'observe, les yeuxouverts en grand. »

« Jefais de la musique qui se mange, qui se sent et se respire. Il y a mille et unechoses à faire avec tout ce que l'on trouve dans la nature. »

.Jean-Yves Bardoul, créateur du spectacle« Musique vertes », n'accorde pas ses instruments avant de jouer, ilva les cueillir tout frais dans les champs et les jardins.

Pour « Écoutez voir ! », à l'invitation de Cap sud et duConservatoire, il a donc ramassé les pissenlits des Prés-Mignons pour en fairedes sifflets. Et quand d'une feuille de lierre il tire des sonorités blues,c'est à en faire pâlir tous les Amstrong en herbe du Bronx. Les feuilles demarronnier ? Il les distribue à qui veut bien parmi son jeune auditorat qu'ilinvite alors à s'essayer au barrissement de l'éléphant.

Cet « explicologue » ou « bétisologue », comme il senomme, n'a pas son pareil pour tirer des sons de la nature ou de toutes sortesd'objets de récupération tout en faisant le pitre.

Il n'a eu aucun mal à emmener petits et grands dans son mondesonore fait d'humour et de poésie pour marquer le final d'un après-midid'animations ensoleillé. Sur le thème de la musique (ateliers, contes, fablesmises en musiques…), il a été partagé par les enfants duquartier avec des copainsvenus des Trois-Cités.D. B.ESTUAIRE.ORG SEPTEMBRE 2011 Jean-Yves Bardoul

Une minute, désolé, j’ai de la terre plein les mains ! » Il pose alorsle combiné, et revient avec ces quelques mots : « J’étais dans monpotager, à ramasser mes légumes ».

Ces mêmes légumes, autres végétauxet objets qu’il trouve dans un frigo, une poubelle, une télé… Et dont il seservira pour son spectacle ! De la paille, une bouteille d’eau et un ballon debaudruche - pour une cornemuse, des pissenlits - pour fabriquer le chant dessittelles, des feuilles de courges - pour imiter les vaches, ou de châtaignes -pour transformer son auditoire en éléphant géant !

Jean-Yves Bardoul - qui en connaît un rayon sur la botanique etl’ornithologie - joue avec la nature, et fait de cette nature une ode à lamusique… “Une musique verte” qui puise sa source dans une lie de mystère…

Mais pas tant que ça, finalement ; il se souvient des cartouchesd’encre, de ces punaises qu’il transformait en toupies, déjà sur les bancs del’école… Qui n’était pas vraiment sa tasse de thé ! « Mon prof’,c’était la nature », confie-t-il, un rien peu fier d’en avoir fait sonmétier :

« Professeur d’école buissonnière »comme il aime tant à se définir. « En fait, je fais cela, car je ne sais rienfaire d’autre », avoue, sans forfanterie aucune, ce bidouilleur artistico-bucolico-écolo,très bavard et bon rieur. « Un clown sans nez rouge », qui est « lepremier à rire de [ses] facéties », car sur scène, ce jardinier-musicien sanschapeau - juste un couteau en main - est la terreur des parents !

« Tous ces instruments - quej’invente ou réadapte - sont un prétexte pour raconter aussi de petiteshistoires, de drôles d’anecdotes et de grosses bêtises. Je m’amuse beaucoup ».Et il n’est pas le seul, les enfants sont conquis, les parents aussi, malgrétout !

Plus de dix ans qu’il sillonne, ses légumes sous le bras, les routes deFrance et d’ailleurs (Québec, Londres, Italie, Espagne, Danemark…) Pourapprendre aussi à poser un autre regard sur cette nature, que ce violonisteobserve chaque jour pour en composer une œuvre savoureusement bucolique etmusicale.

Marie Bulteau

Fanes de Jean-Yves

31 mars 2012

Par GÉRARD LEFORT

DepuisMichel Berger, il est admis qu’on peut jouer dupianodebout. Mais si voyons, souvenez-vous : «Iljouait

du piano debout / C’est peut-être un détailpour vous

/Maispour moi, ça veut dire beaucoup / Ça veut dire

qu’il était libre / Heureux d’être là malgrétout.»

Dontacte. Mais ce qui frappe (très fort, quelle claque !)

danscette photographie d’un autre genre de garçon

debouten train de jouer, c’est qu’il n’y est plus du

tout question de piano. Car, contrairement aux

apparences et, de ce fait, défi au bon sens, ce jeune

musicienest bel et bien un joueur de courgette.

Ou,plus précisément, de tige de feuille de courgette.

Il s’agit de Jean-Yves Bardoul, distingué cette semaine dans le cadre du très expérimental festivalNantais, Eurofonik. Ça n’a l’air de rien - en effet, cette sobre image n’enlaisse rien paraître -, mais, à en croire les déclarations de Jean-YvesBardoul, la maîtrise de la tige de feuille de courgette demande un très longapprentissage (et probablement l’assassinat de plusieurs carrés de potagerdédiés à la courgette).

Lesummum de l’art - qui l’eut cru ? - serait la feuille de lierre qui, affirme lemusicien, «estincroyablement sonore». Bref,s’il vous vient entre jazzmend’organiser un bœuf, Jean-Yves se charge des carottes. Ce qui évidemmentouvre plusieurs abîmes de vertige, de lâchez tout ! Ainsi, inviter un telJean-Yves à souper autour d’un délicieux pot-au-feu est un problème s’il enprofite, habité d’un désir irrépressible, pour s’emparer de toutes les pommesde terre, carottes et autres poireaux afin d’en faire un orchestre. Si, enplus, ami des puissants, vous avez organisé un dîner de grosses légumes, onn’ose présager du malaise dans l’hypothèse où Jean-Yves se met à leur soufflerdedans.

Quel exemple déplorable pour les enfants à qui vous enseignezdepuis la prime jeunesse qu’il ne faut pas jouer avec la nourriture ni seservir des petites cuillères comme catapultes à purée. Sûr que Jean-Yves, àl’aune de sa mélomanie, justifierait la désobéissance de vos monstres enarguant que le son de la catapulte (pschitt !), augmenté du bruit de la purées’écrasant sur la moquette neuve (splatch !), est un nouveau chef-d’œuvre de la musique maraîchère à rendrel’Ircam blette. Jusqu’alors, sauf notre respect à Jean-Yves, on ne connaissaitque certains fayots qu’on peut qualifier de «musiciens».

Et le risque d’escalade avec d’autres objets courants de la viedomestique, l’ami Jean-Yves l’a-t-il envisagé ? Concerto pour deux aspirateurset un débouche-évier ? Symphonie pour machine à laver en mixeur majeur ? Sonateà l’éclair de court-jus dans le sèche-cheveux ?

Peut-on ences temps électoraux proposer une lecture politique à la geste de Jean-Yves ?Oui ! En effet, si on ne savait qu’il a embouché sa tige de feuille decourgette, Jean-Yves instillerait le sentiment qu’il joue du pipeau. Or ça, lepipeau, et les moult manières d’en abuser, la plupart de nos candidats à laprésidentielle en sont des maestros indiscutables. «Eux aussi, ils jouent dupipeau debout», pourrait être la conclusion de bien des meetings.

Contact: , JEAN-YVESBARDOUL

tel: 06.32.62.64.63.

Mail : bardouljeanyves@hotmnail.fr
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